Quelle place pour le médecin anesthésiste-réanimateur dans la prise en charge du brûlé grave ?
Toutes les brûlures ne justifient pas une prise en charge en réanimation même si des soins spécialisés sont nécessaires. Les brûlures requérant une hospitalisation en réanimation sont celles qui s’accompagnent d’une mise en jeu du pronostic vital liée à la brûlure elle-même, aux lésions associées ou aux co-morbidités préexistantes. La prise en charge des brûlures dans leur expression la plus sévère s’inscrit alors dans une démarche médico-chirurgicale multidisciplinaire.A la phase initiale, les défaillances rencontrées sont essentiellement de nature hémodynamique, respiratoire et métabolique plaçant ainsi l’anesthésiste-réanimateur au centre de la prise en charge. Même si des actes chirurgicaux peuvent être nécessaires à ce stade (incisions de décharge, excisions précoces), ceux-ci doivent s’intégrer dans une prise en charge globale tenant compte de la situation clinique, en particulier de l’état hémodynamique du malade. En effet, la brûlure induit des perturbations brutales et intenses de l’homéostasie mais de durée brève. Les règles de remplissage vasculaire ont le mérite de proposer une orientation dans l’évaluation des volumes à perfuser, mais justifient la mise en œuvre d’un monitorage précis afin de s’adapter à chaque situation.
Deux points doivent d’être soulignés :
· la précocité de la restauration volémique est un facteur pronostique essentiel permettant de limiter la survenue des défaillances d’organes ;
· l’expansion volémique doit participer à la normalisation de la délivrance en oxygène tout en limitant au maximum la formation d’œdèmes potentiellement délétères sur l’évolution des lésions cutanées.
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